Le riche travail de Chapo s’étend sur trois décennies, de l’après-guerre à 1987, année de sa mort. Tout au long de cette période, il a produit des meubles qui étaient enracinés dans le vernaculaire français et aussi dans son amour pour l’artisanat. Les choses individualistes, utiles et aussi quelque peu architecturales, l’exemple de son œuvre, était l’endroit où Pierre Chapo idéal s’exprimait. Alors que de nombreux promoteurs français actifs dans les années d’après-guerre considéraient le style contemporain comme un outil de développement social et un moyen d’améliorer la vie de millions de personnes, Pierre Chapo a commencé sa carrière de designer de meubles à la fin des années 50, lorsque l’aménagement français s’est éloigné de l’aspect commercial et du programme socialiste de l’immédiat après-guerre, avec une recherche du haut de gamme, de l’artisanat et de l’individualité. C’était le moment idéal pour sa production artisanale. L’héritage de Chapo, ainsi que son apport à l’histoire du design français ne seront pas déterminés sans prendre en considération le rôle de Nicole Lormier, sa partenaire et compagne de vie. Leur enthousiasme à voyager à travers l’Europe, l’Amérique centrale et les États-Unis (1954-6) a semé les graines de son travail de styliste. Tous deux ouvrent leur galerie en 1957, un an après que leur équivalent plus célèbre, Steph Simon, ait ouvert son magasin de mode. C’est en exploitant la galerie, que Chapo a commencé à produire des meubles.